C’est le retour à la terre qui m’a conduit à choisir ce métier. La découverte heureuse et féconde du noble labeur où lenteur et patience sont arts de vivre. J’ai foulé des lieux, rencontré des personnes qui m’ont ouvert de nouveaux horizons. Après de riches années à barouder, à expérimenter métiers, états de vie et à chercher dans quelle terre me planter, c’est ici, dans le Pas-de-Calais, que j’ai posé valises. À présent père de deux enfants et marié à une fille du pays, je m’adonne à ce métier vieux comme le monde. Boulanger. Je suis heureux de l’épouser jour après jour au cœur d’un domaine étonnant où se mêle la beauté de la nature et celle, imprévisible, de la rencontre.
Arrivée sur le lieu unique de Saint Casimir
Dans le Nid Solidaire Saint Casimir, à la lisière du bois, au fond d’un vieil hangar, se trouve un fournil. Bâti tout récemment selon l’art et l’usage d’un passé plus lointain, on y trouve la paix, le calme et la douceur d’un métier engageant. Quand la pâte se forme et que les mains plongent dans le pétrin, quand le feu crépitant annonce que bientôt, il faudra enfourner, et quand les tâches, variées, s’ajoutent au fil du temps qui passe, je m’arrête un instant.
La clarté du matin chasse la nuit, les oiseaux chantent à pleine voix, la bonne odeur du pain est là. C’est un métier qu’on aurait tort de galvauder. Un métier qui invite. Un métier où la main dit aux machines – merci, merci mais je vais bien. Un métier qui pétrit, enfin, le cœur, le corps et l’âme.